Tremblement de terre en France en matière de photovoltaïque

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Le mercredi 3 février lors d’une conférence à Londres (Solar Finance and Investissement et relayée par PV Tech), le président de SolaireDirect Thierry Lepercq n’y est pas allé par quatre chemins. Il a affirmé que la baisse des prix du photovoltaïque condamnait à court terme les installations au charbon, les centrales nucléaires, celles au gaz car le prix de revient de l’électricité des grandes centrales solaires est désormais compétitif (entre 0,07 et 0,11 € le kWh selon Xerfi). La baisse des prix des panneaux et des équipements entraîne mécaniquement l’obsolescence du charbon et du nucléaire au profit de la nouvelle énergie et cela bien plus vite qu’on ne l’envisageait il y a quelques semestres encore. Il a même affirmé que les compagnies d’électricité étaient en faillite du fait de leurs installations inadaptées. Elles étaient encore valables il y a une décennie, mais elles fournissaient désormais de l’énergie à un prix trop élevé par rapport au photovoltaïque. Il ajoute que cette tendance allait s’accentuer dans les trimestres à venir.

Comme pour confirmer la pertinence de cette opinion, il a indiqué qu’Engie (ex-GDF-Suez) allait d’ici la fin du mois annoncer son abandon progressif du charbon et du gaz pour se concentrer sur la production d’énergies renouvelables. La tâche est importante, car les EnR ne représentent que 1 GW de ce groupe, alors qu’Engie dispose d’un volume de générateurs d’énergie de 115 GW. Il a affirmé que la transition énergétique était décidée et que la priorité était de fournir de l’énergie aux consommateurs à un prix compétitif.

Cette mutation a été déjà engagée en Allemagne avec la scission d’E.On entre énergies anciennes et énergies renouvelables, ou encore par RWE.

M. Lepercq n’a pas tardé après le rachat de SolaireDirect par Engie à convaincre la direction de sa nécessité de changer de cap.

L’annonce officielle qui sera faite par le président d’Engie, fera l’effet d’un coup de tonnerre ou encore d’un tremblement de terre dans le petit monde français de l’énergie. Que pensera la ministre de l’Ecologie qui aura d’un côté le représentant du nucléaire et de l’autre l’ardent défenseur des énergies renouvelables ? Une telle annonce changera l’approche des autorités envers le photovoltaïque. On ne pourra plus dire que le solaire est marginal, trop coûteux, trop subventionné lorsque le plus important producteur d’énergie indépendant dans le monde annonce sa mutation. Cette proclamation devrait entrainer les indécis lorsqu’un groupe de cette taille et de cette notoriété annoncera que le nucléaire, le charbon, et même le gaz sont du passé. L’effet d’entrainement de cette décision est encore incalculable, mais très positive pour les énergies renouvelables au sens large et pour le photovoltaïque spécifiquement.

Source : actu-solaire.fr/