COP 21 : déclarations d’intention ou influence sur la réalité du marché ?

Dans le contexte des récents événements de Paris lui conférant indéniablement une dimension supplémentaire, la COP 21 bat son plein. Tous les pays prennent désormais au sérieux la question de la consommation énergétique et ses corollaires. Plus personne n’est critique, tout le monde le dit : il faut faire quelque chose. Oui, mais quoi ?

Pour tenter de dégager les fondamentaux de cette question complexe sans être excessivement réducteur, je m’appuierai sur l’exemple de l’Allemagne et de sa loi « EEG » (Erneuerbare Energien Gesetzen) promulguée en 2000. À une époque où la part des énergies renouvelables dans le mix électrique allemand était quasiment nulle, des tarifs d’achats généreux avaient été accordés aux filières ENR débutantes, ce qui a permis leur émergence, d’abord au sein du pays, puis, grâce à la baisse des coûts de production engendrée, dans le monde entier.

Portant sur l’éolien, la biomasse et le solaire, la mise en place courageuse de ce programme national a notamment concentré en quelques années plus de 50% du marché mondial du photovoltaïque. Ce qui a permis aux fabricants de s’industrialiser — et accessoirement à la Chine de devenir le premier producteur de cellules photovoltaïques… — et de proposer des prix que le marché mondial est désormais en mesure d’accepter. Car c’est bien cette politique volontariste qui donne aujourd’hui au monde entier le bénéfice de panneaux solaires bon marché, tout en ayant propulsé l’Allemagne au premier rang de la production d’énergie solaire.

Nous avons là une expérience grandeur nature édifiante démontrant que si l’on veut obtenir un impact sur la réalité, il faut avant tout que le marché lui-même soit impacté. Ainsi, des retombées de la COP 21 limitées à des déclarations d’intention ou à l’alimentation d’un fonds destiné à la recherche ne seraient pas à la mesure de l’enjeu.

Pascal Affolter

Plus d’informations sur la COP 21 ICI